L’été des Charognes, Simon Johannin

Il nous a dit comme ça qu’il en avait connu plein des gars morts sous le poids du monde. Ça m’a fait rire dans ma tête qu’il sorte de jolies phrases pour une mort aussi pourrie.

L’été des Charognes est le premier roman de l’auteur-poète-mannequin Simon Johannin, sorti aux éditions Allia en janvier 2017.

C’est avec mon master que j’ai eu l’occasion de découvrir cet auteur mais aussi de le rencontrer à la Maison des Sciences de l’Homme en compagnie de l’autrice clermontoise Cécile Coulon que nous avons eu en cours de littérature contemporaine.

L’été des Charognes est un roman court, de moins de 200 pages, extrêmement riche en langage et en images provocantes. Il raconte un petit passage de la vie d’un jeune garçon dans un espace rural comme nous en connaissons peu, trash, sale, presque sans coeur et isolé du reste du monde.

Le point fort de ce roman est le parti pris par l’auteur : un langage parlé par les jeunes. Les phrases sont courtes, construites comme à l’oral, lourdes de sens pour celui qui tend l’oreille dans la rue à l’approche d’un groupe d’adolescents. C’est presque onirique dans un sens, car tout semble tomber dans le cliché. Cependant, ce n’est pas un cliché car le texte est semi-autobiographique. Beaucoup de scènes m’ont dégoutée, m’ont choquée, m’ont interpellée, mais de manière générale, c’était des découvertes. Penser que tout ceci se passe quelque part dans nos campagnes françaises, ça fait réfléchir. Le monde est tellement différent selon l’endroit où nous sommes.

Lors de la rencontre que nous avons eue avec Simon Johannin, il a cité Gregg Araki comme référence. Et en vérité, cette référence se ressent. Je n’ai pas beaucoup à dire sur ce roman à part : lisez-le. À trop vouloir expliquer je vous spoilerais l’histoire et il est mieux de découvrir les choses sur le tas. Mais par pitié, ne le fermez pas dès les premières pages, passez au dessus de tout ça, continuez, le reste du roman est une pépite.

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